2022-2023

RAPPORT ANNUEL

ÉDITO

La difficile émergence d’un nouveau pacte
entre le Sud et le Nord

La question des flux de financement du Nord vers le Sud est devenue centrale dans la plupart des négociations environnementales. Cette structuration de la négociation a de quoi inquiéter, tant en matière d’efficacité de l’action environnementale globale que de justice. Trop longtemps, les pays du Nord, incapables de mettre en œuvre leurs engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre, ont mis l’accent sur les efforts d’atténuation au Sud, leur promettant pour ce faire des aides financières ; mais dans ce jeu de posture, le Sud pouvait s’appuyer sur ces promesses non tenues pour ne pas agir. Peut-on éviter de retomber dans ce piège ?

Les besoins de flux financiers au Sud sont aujourd’hui beaucoup plus massifs et fondamentaux qu’une monnaie d’échange pour agir en faveur du climat. Pour de nombreux pays pauvres ou vulnérables, tout concourt à les éloigner brutalement des perspectives de rattrapage économique qu’ils pouvaient envisager il y a encore cinq ans : accès aux marchés financiers de plus en plus difficile ; augmentation des taux d’intérêt au Nord ; possible course aux aides d’État entre États-Unis, Chine et Europe ; profonds problèmes de dette dûs aux conséquences de la pandémie et de la guerre en Ukraine ; impacts particulièrement forts des catastrophes climatiques. À mi-parcours de l’Agenda 2030, le manque d’investissement pour le développement durable continue de s’accroître plutôt que de se réduire.

La redéfinition des bases du système financier international est ainsi devenue indispensable, pour réattirer au Sud les capacités d’investissement dont il a tant besoin et pour assurer que le monde décarboné de demain, dans lequel toutes les puissances économiques veulent se réindustrialiser, ne renvoie pas les pays les plus pauvres dans un rôle de seuls pourvoyeurs de matières premières. La rivalité économique et géopolitique entre États-Unis et Chine et le basculement de la puissance économique vers l’Asie font évoluer les rôles respectifs des différents blocs ; les pays européens sont particulièrement sur la sellette, compte tenu de leur ambitieux Pacte vert mais aussi de leur histoire coloniale, et sont contraints d’être au premier rang de la redéfinition de ce pacte mondial.

Dans ce contexte, le Sommet pour un nouveau pacte financier mondial de juin 2023 à Paris a constitué un élément clé d’une dynamique politique permettant de relancer la coopération internationale pour les biens publics mondiaux, mais aussi les partenariats entre le Nord et les pays les plus vulnérables. Au même moment, les pays des BRICS affirment toujours plus fort qu’ils sont des acteurs incontournables, ce que leurs présidences successives du G20 (Inde, Brésil) devront réussir à démontrer en faisant bouger les lignes du système financier international. Ce n’est donc que le début, encore très fragile, de l’émergence d’un nouveau pacte mondial.

Sébastien Treyer, directeur général de l’Iddri

« Travailler conjointement sur climat, biodiversité et développement :
c’est notre marque de fabrique, et la clé de notre impact à l’international »

Léna Spinazzé, directrice générale adjointe de l’Iddri

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Dans cette vidéo, Léna Spinazzé, directrice générale adjointe de l’Iddri, explique à travers quelques exemples concrets les stratégies d’impact de l’institut.

ACCORDS INTERNATIONAUX POUR LA BIODIVERSITÉ : DES SUCCÈS FACE AUX DÉFIS DE LA MISE EN OEUVRE

Biodiversité Des avancées substantielles lors de la COP 15

Les objectifs d’Aichi sur la protection de la biodiversité, fixés en 2010 pour 2020, sont loin d’avoir été atteints. Au-delà des discussions importantes sur l’ambition du nouveau cadre mondial post-2020 et du chiffrage des cibles, comme les aires protégées ou la réduction des pesticides, l’Iddri est l’un des rares acteurs à avoir proposé et promu des mécanismes de transparence robustes, qui avaient fait défaut dans les objectifs d’Aichi et qui sont centraux pour donner réellement prise aux engagements. Un travail approfondi a également été mené pendant deux ans sur la question clé du financement de la protection de la biodiversité dans les pays en développement.

L’Iddri a produit des rapports techniques et juridiques, des recommandations étayées et des billets de blog et a organisé des ateliers de dialogue entre négociateurs à destination des délégations francophones.

Le Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal, adopté en décembre 2022 à la COP faisant le bilan de la COP 15 de la Convention sur la diversité biologique (CDB), prévoit :

  • un processus régulier de suivi des engagements via des obligations individuelles et collectives (à travers une revue mondiale lors des COP 17 et 19) ;
  • des obligations « incarnées », c’est-à-dire incombant à différents secteurs comme l’agriculture, l’aquaculture, la pêche, la sylviculture ou la finance ;
  • la création d’un fonds d’affectation spécial en appui à la mise en œuvre du cadre mondial de la biodiversité, sous l’égide du Fonds pour l’environnement mondial.
COP 15, Montréal, 12/22
Ioannis Agapakis, Agata Szafraniuk (Client Earth)
et Juliette Landry (Iddri).
COP 15, Montréal, 12/22
Événement parallèle avec Juliette Landry (Iddri)
COP 15, Montréal, 12/22
Julien Rochette (Iddri) et Teresa Ribera, ministre espagnole de la Transition écologique et du défi démographique, ancienne directrice de l’Iddri.
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Haute mer Un traité historique

Le 4 mars 2023, un accord a été trouvé pour mettre en place un traité international contraignant de conservation et d’utilisation durable de la biodiversité en haute mer, c’est-à-dire dans les zones situées au-delà de la juridiction nationale, couvrant plus de la moitié de la surface de la planète. Le traité met en place des processus de protection de l’environnement marin, résout un différend de longue date sur le principe du patrimoine commun de l’humanité et renforce le développement des capacités et le transfert de technologies, permettant ainsi à tous les États de prendre part à la gestion de ce vaste bien commun.

L’Iddri y a contribué de manière active depuis quinze ans, à travers :

  • un rôle de mise à l’agenda : notre mission a longtemps été de soutenir l’ouverture formelle des négociations (premiers papiers, dialogues de négociateurs et conférences internationales dès 2008) ;
  • un rôle de propositions sur le contenu du traité (via des policy briefs, études et papiers scientifiques, ateliers, rencontres bilatérales, etc.) ;
  • un rôle d’alerte sur la nécessaire anticipation des conditions de mise en œuvre du traité, notamment pour son volet « contrôle, suivi, surveillance » ;
  • une importante couverture presse initiée par l’Iddri qui a mis le sujet à la une de l’actualité ;
  • un rôle de création d’une « communauté française d’acteurs intéressés par la haute mer » via le Groupe informel national haute mer, qui s’est réuni près d’une vingtaine de fois depuis 2008.
Webinaire
L’équipe Océan de l’Iddri et ses invités, webinaire Bilan des négociations pour la haute mer, 03/23
Conférence sur la haute mer
Plénière de clôture de la conférence intergouvernementale sur la haute mer,
New York, 03/23
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ADAPTATION SANS FRONTIÈRES

L’initiative Adaptation Without Borders (« Adaptation sans frontières »), copilotée par l’Iddri et les think tanks Stockholm Environment Institute (SEI) et Overseas Development Institute (ODI), vise à créer les outils et les tactiques nécessaires à l’identification, l’évaluation et la gestion des risques climatiques transfrontaliers afin de susciter davantage de coopération régionale et internationale. La Commission européenne (DG CLIMA) soutient l’initiative depuis 2021. Les travaux de l’initiative ont abouti en avril 2023 à un rapport ouvrant la voie à un dialogue structuré sur les formes de coopération internationale indispensables en matière d’adaptation, au-delà des seuls transferts financiers entre pays.

Anisimov A., Magnan A.K. (eds.) (2023). The global transboundary climate risk report.
IDDRI & Adaptation Without Borders. 114 pages.

RENFORCER LE DIALOGUE
ET LA COOPÉRATION NORD-SUD

Finance Débattre de la réforme du système financier international

Le retard constaté dans la mise en œuvre des Objectifs de développement durable (ODD) et les difficultés croissantes des pays en développement pour accéder aux financements ont accéléré le calendrier de réforme des institutions financières internationales. Cette réforme concerne la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI), et impliquera des changements dans les pratiques des banques multilatérales de développement. L’année 2023 est jalonnée de moments propices pour faire avancer ce débat, et notamment, en juin, le Sommet de Paris pour un nouveau pacte financier mondial, en soutien à l’initiative de Bridgetown de la Première ministre de la Barbade Mia Mottley, avant le sommet du G20 à New Delhi en septembre.

Pour contribuer aux jalons de ce débat, l’Iddri a :

  • organisé une série d’ateliers pour soutenir la mise en dialogue de cet agenda, à l’échelle européenne et internationale ;
  • formulé des propositions pour que les banques multilatérales soient mieux à même de répondre aux enjeux des ODD, ainsi que sur les pistes de financements dits innovants, notamment le projet de taxe sur le transport maritime international (voir aussi le point consacré au financement des « pertes et dommages ») ;
  • organisé des actions de décryptage auprès de la presse participant à la mise à l’agenda médiatique.

JETP Conditions de succès en Afrique

Depuis l’annonce du premier Partenariat pour une transition énergétique juste (“Just Energy Transition Partnership” ou JETP) visant la sortie du charbon en Afrique du Sud, les JETPs (actés ou projetés) suscitent de fortes attentes. Néanmoins des critiques sont apparues sur ce que l’on peut réellement en attendre en termes de mobilisation financière, de capacité à engager des changements systémiques, dans une véritable logique partenariale, où les pays en développement dirigent et s’approprient les plans d’investissement et les politiques dédiées à leurs transitions. Le travail de terrain de l’Iddri permet d’en éclairer les bénéfices et les écueils éventuels.

En juin 2023, un JETP Sénégal a été annoncé dans le cadre du Sommet de Paris pour un nouveau pacte financier mondial. Il fixe deux objectifs : 

  • la transformation du système énergétique (capacité installée pour les sources d’énergie renouvelables devant représenter 40 % d’ici 2030) ;
  • la mobilisation des financements (une combinaison de subventions et de prêts s’élevant à 2,5 milliards d’euros).

L’Iddri et son réseau de partenaires ont pu préparer en profondeur ce partenariat avec les parties prenantes sénégalaises, sur la base d’un agenda de travail co-construit entre experts africains et européens réunis au sein de la plateforme Ukȧmȧ (fondé sur trois études pays : Afrique du Sud, Sénégal, Nigéria) (voir ci-dessous sur les mêmes thématiques les travaux du réseau DDP en Inde et en Indonésie).

Deep Decarbonization Pathways
Concilier climat et développement

Comment se développer socio-économiquement dans un monde qui doit atteindre la neutralité carbone en 2050 ? Tel est l’enjeu sur lequel travaillent ensemble depuis dix ans les partenaires du réseau Deep Decarbonization Pathways (DDP), présents dans 40 pays.

Outre leurs travaux en profondeur sur le terrain en amont de la conclusion du JETP Sénégal, leurs interventions dans les pays permettent de guider les débats dans l’objectif d’engager tous les acteurs concernés. Ainsi, ces derniers mois :

  • en Inde, un processus sérieux, le premier du genre, a été mis en place pour discuter de l’avenir du charbon avec les principaux acteurs de l’industrie charbonnière ;
  • en Indonésie, les transformations nécessaires ont pu être identifiées grâce à la stratégie de long terme, en amont de l’annonce politique du Just Energy Transition Partnership (JETP) ;
  • en Chine, l’élimination progressive du charbon est étudiée sous l’angle de la gouvernance afin de décider de l’approche à adopter pour une mise en œuvre au niveau infranational (qui fait quoi en premier, et comment inciter/compenser).

Dans tous ces cas, les principes du DDP ont pu servir de base :

  • travail sur les stratégies de long terme et les capacités de planification locale ;
  • construction d’un récit de développement qui ancre les plans de transition énergétique dans les priorités nationales de développement ;
  • mise en place de processus, de partenariats et d’institutions au niveau national comme une base nécessaire à la mise en œuvre des politiques.

Climat Vers le financement des « pertes et dommages »

Malgré les arguments pointant les risques de fragmentation et la lenteur de mise en œuvre d’une nouvelle institution, les efforts des pays vulnérables et de la société civile, et un appel de l’Union européenne, ont abouti à la COP 27 de Charm el-Cheikh à la décision de créer un mécanisme de financement dédié aux « pertes et dommages », c’est-à-dire aux dégâts inéluctables liés aux conséquences du réchauffement climatique.

L’Iddri a publié plusieurs papiers sur ce sujet, notamment :

  • en juin 2022, des recommandations pour la stratégie de l’Union européenne, visant à concevoir des approches plus intégrées de la gouvernance et du financement et à mieux prendre en compte les risques autres que les événements extrêmes ;
  • en avril 2023, un panorama des principales sources de financement existantes ou à l’étude pouvant accroître la « finance climat » qui pourrait être fléchée vers les pertes et dommages (notamment taxes sur l’extraction ou les gaz à effet de serre émis par les d’énergies fossiles, sur le transport aérien ou encore sur le transport maritime), et invitant à les discuter dans le cadre de l’initiative de Bridgetown ;
  • en juin 2023, une étude interrogeant les aspects scientifique, juridique et politique de la notion de vulnérabilité climatique des pays, question sensible et clé pour cibler les pays prioritaires.

Les propositions de l’Iddri constituent une base pertinente pour faire de ce nouveau mécanisme, dont les modalités doivent être adoptées à la COP 28, en décembre 2023, une solution efficace et juste.

COP 27, Charm-el-Cheikh, 11/22
Événement parallèle avec Lola Vallejo
COP 27, Charm-el-Cheikh, 11/22
Marta Torres Gunfaus, Iddri
(5e en partant de la droite)
COP 27, Charm-el-Cheikh, 11/22
Henri Waisman, Iddri
(dernier rang, 3e en partant de la droite)
COP 27, Charm-el-Cheikh, 11/22
Sébastien Treyer et Chuks Okereke
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BR-Okereke-Chucks

Ces think tanks travaillent ensemble sur la question de la transition durable en Afrique de manière à promouvoir la prospérité partagée sur les deux continents, ce qui est tout à fait inédit.

DÉFENDRE LES POLITIQUES DE TRANSITION EN EUROPE DANS UN CONTEXTE DE GUERRE

Europe Surmonter les crises, accroître l’ambition

L’irruption de la guerre sur le continent européen, alors que la France présidait l’Union européenne (PFUE), a provoqué, en quelques semaines, des interrogations saisissantes sur sa dépendance énergétique et les limites de son appareil industriel et agricole, avec des effets contrastés sur l’élan de transition dont l’Union européenne s’est dotée en 2019 avec le Pacte vert.
C’est dans ce contexte que l’Iddri, dans le cadre de son réseau de think tanks européens Think Sustainable Europe (TSE), a organisé en juin 2022 une conférence de haut niveau sur deux jours à Paris pour engager le dialogue à l’échelle continentale sur le soutien nécessaire à ces politiques de verdissement. À cette occasion de passage de relais de la présidence française à la République tchèque, avant la Suède, des recommandations ont été émises en présence de représentants de la Commission, du Parlement et du Conseil, au sujet de thématiques clés :

  • les impacts sociaux du paquet législatif sur le climat “Fit For 55” ;
  • la mise en œuvre du mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF) ;
  • l’élaboration d’une réglementation favorisant un système alimentaire durable ;
  • les opportunités créées par la future loi de restauration de la nature.

Dix mois plus tard, en avril 2023, l’Iddri a participé à Stockholm à un nouveau dialogue européen entre experts et décideurs, abordant la question de la soutenabilité par le prisme de questions plus larges auxquelles l’UE est confrontée : la sécurité et la géopolitique, l’innovation et la compétitivité, et l’inclusion sociale dans la transition.

Conférence Think 2030 - Paris
Organisée à Sciences Po Paris en juin 2022
Conférence Think 2030 - Paris
De gauche à droite : Sébastien Treyer (Iddri), Ben Allen et Jo Sullivan (IEEP)
Conférence Think 2030 - Stockholm
Sébastien Treyer lors de la conférence Think 2030, organisée à Stockholm en avril 2023.
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Agriculture Défense de la stratégie « De la fourche à la fourchette »

La stratégie «De la fourche à la fourchette » (“Farm to Fork” ou F2F) décline le Pacte vert en matière d’agriculture et d’alimentation. Elle doit faire l’objet d’une loi cadre sur les systèmes alimentaires durables (“Sustainable Food Systems” ou SFS) d’ici à la fin de l’année 2023.
Dans un contexte politique très adverse (Covid-19, puis guerre en Ukraine, puis inflation), qui a boosté les opposants à la stratégie F2F, l’Iddri a cherché à maintenir le meilleur niveau d’ambition possible pour le projet de loi SFS à travers des analyses et propositions, portées auprès de la Commission européenne, du Parlement européen et des ONG bruxelloises (rassemblées dans la Food Policy Coalition). Pour que la future loi ne perde pas sa portée, l’Iddri préconise un débat sur l’avenir du système alimentaire de l’UE, qui tienne compte :

  • de la nécessité de lier fortement les mesures relatives à l’offre et à la demande ;
  • et de l’importance d’accorder une attention égale au changement climatique et à la préservation de la biodiversité, y compris au sein des systèmes agricoles.

La Commission a tenu bon et devrait bien formuler une proposition de loi cadre pour des systèmes alimentaires durables avant la fin 2023. L’Iddri sera attentif en particulier à deux éléments clés : le fait que cette loi se fonde sur des plans d’actions nationaux, et le fait qu’elle travaille l’offre et la demande alimentaire en même temps.

Colloque Farm to Fork
Nathalie Bolduc, à l’occasion d’un colloque organisé par l’Académie de l’agriculture, 02/23
Salon de l’agriculture
Pierre-Marie Aubert (3e en partant de la gauche), lors d’un événement organisé par Semae, 02/23
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Énergie Éclairer le débat brouillé sur la transition énergétique

Sur les questions de transition énergétique en Europe, dans un écosystème d’acteurs particulièrement dense, l’Iddri joue principalement un rôle d’animation d’une communauté d’acteurs en France, et par ailleurs intervient au sein de coalitions de think tanks multi-États membres, en se concentrant sur des enjeux mal couverts dans le débat :

  • passer d’une logique de gestion de crise à court terme à une logique de construction de résilience à moyen terme, par exemple en faisant évoluer le « bouclier tarifaire à la française », peu soutenable d’un point de vue social, avec un risque d’effet d’éviction par rapport au nécessaire accroissement des investissements dans la transition (ex : rénovation énergétique des bâtiments) ;
  • faire émerger un narratif plus constructif sur les enjeux de réforme du marché électrique européen en lien avec les défis pour la France ;
  • accélérer le développement de l’hydrogène de la manière la plus « vertueuse » possible, c’est-à-dire en amenant les pouvoirs publics à s’intéresser à la structuration de la demande commerciale d’hydrogène dans les usages les plus prioritaires. Grâce à de nombreux échanges, cette notion a progressé dans le milieu des experts et décideurs politiques français, mais il existe encore des controverses sur les secteurs exacts à développer (notamment camions, secteur électrique, chaleur haute température dans l’industrie).

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MIEUX PRENDRE EN COMPTE LES ENJEUX SOCIAUX POUR RÉUSSIR LA TRANSITION

Mobilité Aider les plus fragiles à se déplacer sans carbone

Quatre ans après la crise des Gilets jaunes, née initialement de la hausse de la taxe carbone, l’angle de travail majeur de l’Iddri sur la mobilité en France concerne la prise en compte des aspects sociaux de la transition des mobilités pour qu’ils ne soient pas un frein aux changements nécessaires.

  • L’Iddri suggère une refonte totale du système de fiscalité routière : avantages en nature, quotas de renouvellement des flottes, amortissement, suramortissement, vignette à la détention.
  • L’Iddri propose une solution de « leasing social » pour les populations fragiles affectées par la mise en place des zones à faibles émissions (ZFE).
  • La mise en place de la ZFE du Grand Paris s’appuie en partie sur les analyses de l’Iddri.
  • L’Iddri suggère d’abaisser la part des ventes de camions au gaz de 25% à 5% dans le prochain scénario de la Stratégie nationale bas-carbone (SNBC).

Plusieurs de ces propositions, dont la refonte de la fiscalité, sont à l’étude au gouvernement. Le leasing social devrait être mis en place en 2023.

L’Iddri est également inséré dans le cercle des organisations qui comptent en Europe dans le secteur des transports (International Council on Clean Transportation, T&E Europe et Agora Verkehrswende), sur des thématiques telles que l’empreinte carbone des batteries, les enjeux liés aux matériaux critiques, l’économie circulaire ou encore la décarbonation du transport poids lourds.

Biocarburants au Sénat
Jean-Philippe Hermine, lors d’une table ronde organisée par le Sénat sur les biocarburants, 03/23
Assises de la Qualité de l’air
Marjorie Mascaro (deuxième en partant de la droite), à l’occasion des Assises de la Qualité de l’air à Strasbourg, 10/22
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Sobriété Des outils pour réfléchir

Concilier la sobriété des modes de vie et le bien-être permet de dessiner les contours d’un « nouveau contrat social », défini à partir des limites écologiques. Alors que la sobriété s’impose dans l’agenda politique, en lien avec la crise énergétique, l’Iddri poursuit l’exploration d’une réflexion autour de cette notion, partageant l’intuition de nombreux autres acteurs que la solution aux crises passera par un débat sur un nouveau contrat social.

Concrètement, au sujet des politiques publiques sur l’alimentation, des travaux menés en 2022 permettent d’identifier que l’idée d’insuffler des changements alimentaires chez les personnes modestes est entachée de préjugés ou présupposés erronés. 

Le Pacte des solidarités, lancé par le gouvernement en novembre 2022 pour constituer sa stratégie de lutte contre la pauvreté d’ici la fin du quinquennat, intègre ces remarques et identifie l’Iddri comme porteur d’idées.

À l’échelle européenne, l’Iddri soutient la mise en place d’un cadre pour une tarification juste de l’énergie : il faudrait utiliser les revenus de la taxation de l’énergie et du nouveau marché carbone en priorité pour soutenir les ménages les plus modestes. Ces travaux ont été présentés à la Commission européenne, à l’Agence européenne pour l’environnement, à l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et à plusieurs parties prenantes européennes. Elles ont été largement utilisées dans le débat par les institutions de l’UE (Conseil, Parlement) et certains États membres.

Arte - 2050 : jouer le jeu de la sobriété
Charlie Brocard (Iddri), lors de l’émission Scope d’Arte diffusée sur Twitch, 05/23
Rencontres du développement durables
Mathieu Saujot (Iddri, 1er à gauche), aux Rencontres du développement durables organisées par Open Diplomacy, 11/22
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RÉNOVATION DES BÂTIMENTS

L’Iddri a clos en 2022 des travaux menés pendant plusieurs années sur la rénovation énergétique des bâtiments en publiant, conjointement avec l’Ademe, un rapport issu d’échanges approfondis avec une plateforme d’experts. En effet, en dépit de progrès récents, les politiques de rénovation énergétique restent freinées par des controverses, concernant aussi bien les objectifs politiques que les approches stratégiques de mise en œuvre. Les propositions de l’Iddri mobilisent les visions prospectives et l’analyse économique permettant de mener des rénovations énergétiques performantes et d’en accélérer le rythme.

L'Iddri

Budget - Gouvernance - Partenaires - Equipe

La nouvelle politique RH interne à l'Iddri est un très beau signe de maturité de ce think tank de près de 50 personnes, bien établi, qui planifie sa croissance et la gestion des compétences.

Budget 2022

Les comptes 2022, certifiés par des Commissaires aux comptes et approuvés par le Conseil d’administration de la Fondation, se sont établis à 4,9 millions d’euros en intégrant le coût du personnel mis à disposition (MAD), hors reversement aux partenaires de recherche.

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Financements

L’Iddri a bénéficié du soutien de ses partenaires privilégiés qui ont renouvelé leur financement annuel en core funding en soutien à l’activité de l’Iddri dans son ensemble, et a eu le plaisir d’établir en 2022 de nouveaux partenariats avec Agromousquetaires, Ecocert, Kering et Saint-Gobain.

L’Iddri bénéficie également de financements sur projets auprès de nombreux financeurs tels que détaillés ci-après. Un grand nombre de ces financeurs accompagnent l’Iddri depuis de nombreuses années, certains collaborent à ses travaux. Nous remercions également les nouveaux partenaires qui nous ont fait confiance en 2022, comme la Fondation Bosch sur l’agriculture durable et le Fonds français pour l’environnement mondial sur le tourisme durable.

Ces financements permettent la mise en œuvre de la programmation définie par les équipes de l’Iddri en accord avec les orientations stratégiques de la Fondation et approuvée par le Conseil d’administration. (voir la section « Partenaires financiers »)

Dépenses

Ces financements sont destinés majoritairement aux travaux de recherche et d’intervention de l’Iddri et de ses partenaires (l’Iddri reverse plus d’un million d’euros à ses partenaires à travers le monde en supplément de son budget propre), à la communication et l’appui à la mise en œuvre des stratégies d’impact (valorisation des publications, relations média, web, réseaux sociaux, etc.) et au suivi des relations institutionnelles assuré par direction et au fonctionnement de la Fondation (charges de structures et de fonctionnement). 

La structure des dépenses se répartit de la façon suivante : 59% de charges de personnel, 30% alloués aux partenariats de recherche et expertises, 6% aux charges d’activités (missions, publications, conférences…) et 7% au fonctionnement.

Exceptionnellement depuis août 2021 et jusqu’à juillet 2023, l’Iddri héberge une structure en création, l’Institut Mobilité en Transition dont l’ambition est de produire des analyses et des recommandations pour éclairer la compréhension des décideurs sur les enjeux de la transition de la mobilité et des transports. Le budget de l’Institut s’est élevé à 580k€ en 2022, il est entièrement financé sur projet.

 

Organes de gouvernance

Conseil d'administration de l'Iddri

Le Conseil d’administration de l’Iddri, organe de décision, est appuyé par un Conseil scientifique pluridisciplinaire, qui assure une veille des questions scientifiques émergentes et aide à identifier les nouveaux axes de recherche, et par un Conseil d’orientation stratégique, qui réunit des représentants des différentes parties prenantes pour veiller à la pertinence de la programmation et des modalités d’intervention de l’institut. L’Iddri est une fondation reconnue d’utilité publique. Son Conseil d’administration délibère sous la surveillance d‘un Commissaire du gouvernement désigné par le ministère de l’Intérieur qui veille au respect de ce statut. Le Conseil d’administration est présidé depuis 2019 par Michel Eddi, Jean Jouzel étant son président d’honneur.

Partenaires financiers

Le modèle financier de l’Iddri repose de manière centrale sur le soutien en financements non fléchés (ou core funding), qui constituent une garantie de notre indépendance intellectuelle, de notre pertinence et de notre capacité d’anticipation, ou en nature de ses membres fondateurs et partenaires de long terme.

Focus sur nos réseaux

Les capacités de recherche et d’intervention de l’Iddri reposent sur un large réseau de partenaires scientifiques, d’expertise et d’influence en France, en Europe et à l’international. Cette carte présente quatre réseaux majeurs dans lesquels l’Iddri est inséré (ETTG, TSE) ou que l’institut a créé ou co-créé (DDP, Ukama).

Équipe

Les chercheuses et chercheurs de l’Iddri enseignent dans de nombreux Masters, notamment à l’École des affaires publiques, à l’École des affaires internationales et à l’Ecole de management et de l’innovation de Sciences Po. L’Iddri a accueilli sept stagiaires en 2022-2023.

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chercheurs Iddri
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